Cette journée du 1er Mai est née de la douleur suscitée par l’exécution « des Martyrs de Chicago » du 1er Mai 1886. Elle devint très vite une journée internationale de revendications pour les huit heures de travail salarié, huit heures qui échappent aux patrons et huit heures de repos.
Le 1er Mai 1891 fut la première célébration internationale et française. En France à Fourmies, ce jour-là les soldats tirèrent sur les grévistes faisant 9 morts et 35 blessés.
Le 1er mai 2020 est spécial.
L’état d’urgence sanitaire, aujourd’hui, s’ajoute à l’état d’urgence sécuritaire toujours en vigueur nous contraignant à déserter la rue.
L’état d’urgence sanitaire pointe que c’est l’ensemble de celles et ceux qui n’ont que la force de leurs bras et de leur travail pour vivre, (c’est à dire celles et ceux qui produisent, fabriquent, acheminent et distribuent ce qui est vital), qui sont les plus sollicité-es pour maintenir le pays à flot. C’est donc nous, les sous-payé.e.s, qui sommes les plus exposé.e.s.
Le capitalisme mène, sans trêves, une lutte de classe féroce contre le prolétariat;
cette pandémie lui permet de laminer nos droits les plus élémentaires de travailleurs.es.
Cette crise sanitaire nous rappelle aussi que nous, qui n’avons seulement notre force de travail pour vivre, partageons les mêmes intérêts de classe. Alors qu’il y a quelques mois encore, on cherchait le dénominateur commun qui aurait pu unifier nos luttes et nos revendications.
Ce 1er Mai 2020 doit être plus qu’une journée de commémoration,
il doit être une journée de réflexion collective sachant qu’il n’y a pas de luttes victorieuses possibles, si la hiérarchie et l’autorité, -caractérisant nos relations dans tous les aspects de nos vies-, ne sont pas abolies.
Nous n’avons pas besoin d’une échelle sociale avec autant de barreaux qu’il y a de salaires ainsi qu’autant d’autorités si bien hiérarchisées, cela n’apporte que divergences et ressentiments entre tous et toutes les travailleurs-es.
L’émancipation des travailleuses et des travailleurs sera l’œuvre d’elles-même et d’eux-mêmes, en lutte contre le capitalisme et ses virus.