Ce 18 Mars 1871 à trois heures du matin, des troupes de soldats sans vivres, sans leur sac, s’éparpillent dans toutes les directions, aux Buttes Chaumont, à Belleville, au faubourg du Temple, à la Bastille, à l’hôtel de ville, place Saint Michel, au Luxembourg, dans le XIII°, aux Invalides.
La troupe occupe sans coup tiré le moulin de la galette. Une brigade de versaillais gagne la tour de Solférino et ne rencontre qu’un fractionnaire et il est tué. Aux Buttes Chaumont à Belleville, les canons sont également surpris. Le gouvernement triomphe sur toute la ligne.
Pendant ce temps les faubourgs s’éveillent. Autour des laitières, devant les marchands de vin, on parle à voix basse, on se montre les soldats, les mitrailleuses braquées contre les voies populeuses, sur les murs une affiche toute humide signé de Thiers et ses ministres, réclament les armes et les canons. Les femmes partirent les premières, comme dans les journées de la révolution. Celles du 18 mars, bronzées par le siège – elles avaient eu double ration de misère – elles n’attendirent pas leurs hommes et s’opposèrent aux militaires. C’est le début de la Commune de Paris. ( Citation tiré du livre de Prosper-Olivier LISSAGARAY Histoire de la Commune de1871) il fut également membre de la Commune.
Tout le monde connait plus ou moins les évènements, les barricades, la semaine sanglante, les grandes figures, mais on connait moins les œuvres sociales de la commune.
On supprima les bureaux de bienfaisance qui enchainaient le pauvre au gouvernement et au clergé. Ils furent remplacés par des bureaux d’assistance dans chaque arrondissement sous la direction d’un comité communal.
On réorganisa la poste, les hospices, les télégraphes, les domaines, l’imprimerie nationale et l’intendance.
On organisa la confiscation des ateliers abandonnés par les patrons et on les mit au service des ouvriers avec création de coopératives, suppression des amendes et retenues sur salaires pratiquées par les patrons.
Abolition du travail de nuit dans les boulangeries, gestion démocratique des entreprises fermées par les patrons et celles travaillant pour la commune, et mise en place d’un droit du travail.
Démocratie directe, mandat impératif, séparation de l’église et de L’État, écoles gratuites et laïques, suspensions des loyers et réquisition des logements vacants etc… Les membres de la première internationale (AIT) ont joué un rôle important au sein des quartiers et sur les barricades.
En seulement 72 jours que dura la Commune de Paris, des avancées considérables furent effectives sur le sur le plan politique et social de l’éducation et du mode de vie.
150 ans après ou en sommes-nous ?
L’école et l’instruction n’ont jamais été aussi inégalitaires, les gens dorment encore dans les rues, le chômage explose, la misère a augmenté considérablement. Les organisations ouvrières sont engluées jusqu’au cou dans les compromissions, ça divise les travailleurs, les patrons jubilent, la police matraque, l’information est en grande partie biaisée et truquée.
Voici quelques mots d’une chanson sur la Commune .
Tous les copains de la Commune ne sont pas morts sans rien laisser, ils doivent nous tenir rancune de laisser tomber leur passé et de ne pas en profiter.