1e MAI 2011 : CONTRE L’EXPLOITATION ET L’OPPRESSION CAPITALISTE-ACTIONS DIRECTES ET SOLIDARITE
A l’heure où nous parlons, se déroulent des guerres en Libye, en Côte d’Ivoire, en Irak et en Afghanistan, des révoltes au Maghreb et au Moyen Orient, et les travailleurs-euses de tous les continents résistent aux tentatives d’imposer des mesures d’austérité. Les pouvoirs capitalistes fouillent désespérément chaque partie du monde dans le but d’augmenter les profits et le contrôle du marché, tout en étant unis dans leur détermination de déchaîner la guerre contre la classe ouvrière. C’est la vraie réalité du capitalisme mondialisé, la mort, la destruction et les attaques acharnées contre la classe ouvrière, les conditions salariales et les droits !
Alors que nous célébrons ce 1e Mai nous devons nous rappeler que la mondialisation n’a rien de nouveau. Entre 1870 et 1914, le capitalisme a traversé une période similaire d’expansion mondiale. A cette époque, tout comme aujourd’hui, le capitalisme a usé des forces de la mondialisation pour attaquer les travailleurs-euses, ce qui a conduit à une révolte mondialisée de la classe ouvrière. Les origines du 1e Mai remontent à 125 ans en arrière. Aux États-Unis fut déclarée une grève pour revendiquer la journée de 8 heures, le 1e Mai 1886. Pendant cette campagne, une bombe fut lancée lors d’une manifestation à Chicago, et la police arrêta 8 anarchistes qui avaient joué un rôle de premier plan dans la lutte pour la journée de 8 heures.
Les hommes arrêtés étaient clairement innocents, mais quatre d’entre eux furent exécutés par l’État tandis qu’un autre mourut dans sa cellule, il se serait prétendument suicidé. L’exécution des quatre hommes, qui devinrent connus comme les Martyrs d’Haymarket, provoqua une protestation massive de la classe ouvrière à travers le monde, qui amena à déclarer le 1e Mai journée internationale des travailleurs-euses en commémoration du sacrifice des quatre hommes assassinés. En ce 1e Mai, ne nous rappelons pas simplement le sacrifice des Martyrs de Haymarket, mais célébrons également l’internationalisme des premiers mouvements ouvriers qui ont conduit à des protestations massives contre leur exécution.
Et en cette Journée internationale des travailleurs-euses, nous pouvons trouver du courage dans le fait que l’esprit de révolte émerge à nouveau au sein de la classe ouvrière. Les travailleurs-euses du Moyen Orient et d’Afrique du Nord se sont soulevé-e-s contre les dictatures, le chômage en constante augmentation et la pauvreté accrue. A Wisconsin (USA), la lutte contre le tentative de détruire les conventions collectives a conduit à une protestation internationale. Actuellement en Bolivie, se déroule une grève générale contre les réformes néo-libérales et pour l’augmentation des salaires. A travers l’Europe également, il y a eu et il y a toujours des manifestations contre les suppressions de poste, des occupations à Londres, des grèves et manifestations en Grèce, fRance, Espagne, Italie, Portugal, Irlande…
Ces mobilisations démontrent une nouvelle fois le pouvoir qu’ont les gens ordinaires pour entraîner le changement à travers l’auto-organisation et les actions spécifiques. Il peut y avoir des luttes pour un futur si elles vont plus loin que le simple remplacement de régime et/ou de gouvernement par un autre. Les gouvernements par leur nature même sont là pour servir les intérêts de la dictature économique capitaliste. Le vrai changement se produira quand les travailleurs-euses organiseront des syndicats libres et combatifs qui défieront le système capitaliste d’exploitation et d’oppression en son entier !
Le capitalisme, conduit par l’avidité, s’adapte et évolue constamment pour protéger ses intérêts. A travers le monde, le capitalisme impose le travail à temps partiel, les contrats de travail et les horaires flexibles aux travailleurs-euses. Le besoin d’ajuster constamment la production a conduit le capitalisme à créer une armée de travailleurs-euses à temps partiels qui peuvent être embauché-e-s et licencié-e-s à l’envie selon la demande. C’est ce qui a conduit à une augmentation mondiale des Agences de Travail Temporaire attirées par les profits massifs à réaliser à travers l’exploitation de travailleurs-euses dans l’incapabilité de trouver un emploi permanent.
La mondialisation rends les processus de production vulnérables aux attaques. La résistance de la classe ouvrière dans un seul pays perturbe la chaîne de production et conduit à des pertes de rendement dans d’autres pays. Cette vulnérabilité à poussé à un changement dans la pensée militaire. Alors que le capitalisme s’internationalise toujours plus, le pouvoir militaire qui le défend doit en faire de même. Sous la mondialisation les armées étatiques ne sont plus des forces statiques pour protéger les frontières. L’armée capitaliste moderne doit être hautement mobile et prête à répondre rapidement et avec une brutalité écrasante à chaque « perturbations », quelque soit le pays.
Le Nouveau Concept Stratégique de l’OTAN a accepté l’année dernière d’entreprendre une étude pour trouver le moyen pour l’Ouest de combattre toutes les menaces, et pas seulement les menaces « militaires ». Et, alors que nous voyons désormais jusqu’où la tragédie au Japon affecte la production de compagnies comme Toyota sur tout le globe, la menace face au capitalisme mondialisé n’est pas seulement limitée aux malaises des travailleurs-euses. Les documents de l’OTAN surlignent à quel point les menaces potentielles peuvent être neutralisées, qu’elles prennent la forme d’attaques internet, terroristes, les effets du réchauffement climatique ou le risque de catastrophes naturelles.
Dans le l’optique d’achever son but, le capitalisme mondialisé cherche à étendre le pouvoir de l’État sur chaque aspects de nos vies. La vie privée n’est pas « privée » et chacun-e est suspecté-e jusqu’à preuve du contraire. Ce capitalisme de plus en plus totalitaire aura toujours besoin d’organisations fidèles, subventionnées et des partis politiques parlementaires pour maintenir l’illusion de la « démocratie ».
L’oppression interne va de pair avec l’expansion externe. La mondialisation mène à une compétition accrue entre les blocs capitalistes. Et la compétition entre les pays en voie de développement et des anciennement toutes puissantes nations capitalistes de l’Ouest augmente. Alors que le pouvoir économique des États-Unis décline il deviendra de fait encore plus dépendant de son pouvoir militaire massif pour maintenir sa domination, augmentant la menace de guerres capitalistes.
En affrontant le capitalisme mondialisé, la classe ouvrière internationale ne doit pas seulement combattre l’exploitation capitaliste et l’oppression étatique-elle doit s’opposer à toutes les guerres capitalistes. Les guerres entre capitalistes montent les travailleurs-euses les un-e-s contre les autres et conduit à la boucherie totale de la classe ouvrière. L’antimilitarisme doit être au cœur de la lutte des travailleurs-euses pour s’opposer à la machine de guerre capitaliste.
Anarchosyndicaliste, l’AIT se consacre à l’organisation face aux maux de l’exploitation et de l’oppression et a une longue tradition antimilitariste. Notre internationalisme est basé sur la lutte de classe et l’appui mutuel. Nous rejetons l’idée d’État-nation, que nous voyons comme un outil pour diviser les travailleurs-euses et pour servir les intérêts du capitalisme. Nous luttons pour l’auto-organisation ; notre force en tant que travailleurs-euses vient de notre habilité à nous organiser, à la solidarité de classe et à l’action directe contre le capitalisme et l’État.
L’AIT rejette la collaboration de classe sous toutes ses formes. Les conseils d’entreprise et les autres corps corporatistes capitalistes basés sur le partenariat social sont des moyens de saper la lutte des classes. Le financement étatique est conçu pour saper l’action indépendante et l’organisation de la classe ouvrière. Notre manière de nous organiser s’exprime à travers des structures fédéralistes démocratiques basées sur des délégué-e-s révocables.
Pour l’AIT, la guerre de classe n’est pas une abstraction théorique mais un fait dans la vie quotidienne des travailleurs-euses. Ces dernières années l’AIT a organisé un nombre incalculable de campagnes internationales en soutien aux travailleurs-euses à travers le monde. Peu avant le 1e Mai cette année, l’AIT a lancé « Les journées internationales anarchosyndicalistes de lutte contre les frontières et en solidarité avec les immigré-e-s ». C’est une campagne contre l’exploitation brutale des immigré-e-s par le capitalisme.
Et alors que l’AIT grandit et se développe, notre lutte contre le capitalisme va s’intensifier. Pour nous la seule relation que peuvent avoir le/la travailleur-euse et le/la patron-est la lutte des classes. Et cette lutte de classe doit grandir jusqu’à ce que le capitalisme et l’État soient balayés par la solidarité de la classe ouvrière internationale. Pour être remplacés par la libre fédérations des associations de travailleur-euses basée sur le communisme anarchiste !
C’est dans cet esprit de réel internationalisme qu’en ce 1e Mai l’AIT envoie ses salutations et son soutien à toutes et tous les travailleur-euses engagé-e-s dans la lutte contre l’exploitation et l’oppression !
CONTRE L’EXPLOITATION ET L’OPPRESSION CAPITALISTE-ACTIONS DIRECTES ET SOLIDARITE !!
VIVE L’ASSOCIATION INTERNATIONALE DES TRAVAILLEURS-EUSES !!
VIVE L’ANARCHOSYNDICALISME !!
Oslo, le 26 avril 2011.
Traduction de cette déclaration proposée par le syndicat de Clermont-Ferrand