Article paru dans le combat syndicaliste écrit par un adhérent du syndicat de Bordeaux
Début juin 2010, les négociations annuelles obligatoires n’ayant rien
donné entre le patron et une élue représentant le personnel, nous
décidâmes de nous mettre en grève le lundi 28 juin. Les Produits
Chimiques du Ciron à Barsac (33), qui emploient cinquante salariés, ne
produiront pas aujourd’hui.
9 h 00 : le taulier arrive. Nous lui tendons les revendications, à
savoir augmentation des salaires et de la part patronale de la
Mutuelle de l’Industrie du Pétrole.
« Soit, dit-il, négocions. »
Les trente smicards plus deux cadres hurlent : « Du fric ! »
Le boss rétorque : « J’en ai pas. »
Une demi-heure plus tard, quand tout le monde eut fini de parler, le
patron nous regarde, convaincu que nous allions nous remettre à
gratter. Mais on ne se dirige pas vers l’outil de production. La
tronche qu’il avait… Un régal !
Trois réunions entre lui et les élus du Comité d’Entreprise plus tard,
ils signent. Il paiera tous les mois 20€ de plus pour la mutuelle, et
environ autant sur le salaire brut. Maigre victoire qui arrive bien
tard. Dès août 2009, nous voulions nous mettre en grève… En effet,
un terrible accident du travail d’un citernier espagnol nous avait
fait gamberger.
Bilan : il est plus simple de s’arrêter pour la Mutuelle de
l’Industrie du Pétrole que pour la sécurité des salariés…
Pollutor – août 2010