Paru dans le supplément régional
Dieu me tripote, mais qu’ont-ils soudain contre ces pauvres fantômes qui se glissent le long du trottoir, couverts de pied en cap, aériens parfois ; sans qu’on devine s’il s’agit d’un fantôme heureux ou d’un esclave en fuite ? C’est fou cet intérêt soudain pour la dignité de la femme, contre le danger des extrémismes. Que le pape me suce, mais ça serait-y pas un peu d’islamophobie, histoire de dire que les religions, quand même c’est pas toutes les mêmes ? L’islam, lui, par exemple, n’est pas soluble dans la démocratie. (Le catholicisme irlandais quant à lui l’est un peu dans la pédophilie1. Mais c’est ancien).
L’islamophobie est une « idéologie marketing » développée par les marchands d’armes et de morales (ce sont les mêmes, parfois même musulmans) pour développer des débouchés nouveaux à leurs spéculations. C’est très simple : grâce à la menace on extorque le peuple (c’est le rôle des politiciens) et de l’argent extorqué on fabrique de la guerre et de la peur (c’est le rôle des médias). Et on repart pour un tour en enrichissant à chaque passage de gras actionnaires. Mais attention, faut pas tuer la poule aux œufs d’or ! Donc, voilà, point de conflit de civilisation, juste un malentendu et une concurrence commerciale féroce entre religions. Plutôt que d’islamophobie, on devrait parler « d’image négative quant à la capacité de cette religion à fabriquer de bons petits français catholiques ».
J’ai pu lire dans un journal anarchiste la critique d’un livre nous expliquant que l’islam c’est vraiment pas bien2. L’auteur, Hamid Zanaz, participe à « Riposte laïque » qui se réclame de la république sociale et est entièrement et seulement consacrée à l’Islam. Comme quoi, c’est l’islam qui met en danger la laïcité, qui enferme les femmes, qui prône la conversion ; c’est une religion vraiment pas bien. Avec le soutien conjugué d’un journal raciste et de la fédération anarchiste, il ira loin ce Zanaz !
Mais alors, tu en connais, toi, une religion qui soit vraiment bien ? On peut demander aux esclaves torturés du Tibet ce qu’ils pensent du bouddhisme et du dalaï Lama, fils spirituel d’un nazi, qui plus est ! A Haïti, les morts n’étaient pas encore extraits des ruines que des tas de sectes protestantes ou autres s’installaient avec pasteurs et aide alimentaire, et parfois même, nourriture contre prière3… Mais bon, le dalaï lama est très gentil , les pasteurs protestants passent à la télé, les évêques irlandais regrettent beaucoup tous ces viols d’enfants et les pasteurs rwandais sont très pressés, un jet les attend. Et les musulmans et les juifs en rajoutent, qui des missiles, qui le blocus, qui des cailloux, qui des mitrailleuses…Un mur aussi. Le débat sur l’identité nationale avec ses dérapages toujours bien dirigés contre la concurrence venue du Sud, le vote suisse sur les minarets, le vocabulaire français soudain enrichi de mots exotiques comme « niqab », « burqa », le mystère de cet « u » manquant après le « q » ? Voilà le danger désigné, celui qui a la casquette à l’envers disait une politicarde ; celui qui ne ressemble pas à un auvergnat aux yeux d’un ministre écoeurant. Celle enfermée dans sa burqa. Mais je ne sais rien d’elle et elle ne me parlera pas. Je sais pourtant que croire en Dieu, en n’importe quoi, se croire l’obligé ou le sujet d’un roi, aussi divin soit-il, c’est faire de soi, l’obligataire d’un autre, c’est du fait d’obéir, commander à son tour et ce faisant se nier à soi même.
J’aime bien l’idée que la liberté, ça ne devient son problème que lorsque celle d’un autre est muselée. Qu’ils ou elles portent la burqa ne me regarde pas. Elle ou il aura droit à ma plus sincère indifférence, à la mesure de celle dont il ou elle fait preuve avec moi. Leurs dieux me sont indifférents, leurs prêtres et leurs livres sacrés me dégoûtent. Leurs uniformes prêtent à rire et à pleurer. On saura bien faire avec ça ! Mais si je puis me permettre, les cornettes des bonnes sœurs donnent aussi des envies de torgnoles ! Et qui suis-je pour autoriser ou interdire pareilles conneries ? Un vieux fond laïque sans doute, m’interdit de me mêler de ça.
Vive la burqa communiste et libertaire, avec plein de trous pour le soleil et l’amour!!!
1 Voir « La Raison », puviôse 218/février 2010
2 « L’impasse islamiste, la religion contre la vie » d’Hamid Zanaz, préface de M. Orfraie…
3 Libération 08/02/2010
Nom de code: 20-100