Durant l’été le gouvernement Fillon « petit II » a annoncé son intention de travailler sur les retraites. Évidemment, seules les retraites des salariés seront affectées par ce «travail». Les commerçants, les artisans et les exploitants agricoles au sortir de la dernière guerre mondiale ont refusé d’intégrer le système de retraite par répartition, toutefois pour ces derniers nous payons quand même.
Après le bon coup de trique de cet été donné au travers de la loi sur le travail le dimanche, nous pourrions tendre l’autre joue comme nous le suggéreraient les 30% de militants UMP catholiques et attendre le futur coup de Jarnac à la manière Balladur de 1993 sur les retraites. Ou au contraire nous organiser afin d’éviter ce que nous présenterons les libéraux comme une évidence grâce aux résultats des expertises produites par des technocrates à la solde des dirigeants: le recul de l’âge de la retraite ou formuler autrement une augmentation des trimestres de cotisations.
Ces salopes de libéraux vont nous expliquer que grâce aux progrès de la médecine nous vivons plus longtemps mais en gommant l’essentiel; un autre facteur explique l’augmentation de notre espérance de vie: le progrès social. Le temps de travail a diminué. Les conditions de travail ont été améliorées influençant de manière positive notre état de santé; pour preuve les ouvriers -ayant les conditions de travail les plus éreintantes physiquement- ont l’espérance de vie la plus courte de toutes les catégories socio-professionnelles alors qu’ils ont aussi accès au progrès de la médecine ce qui démontre la primauté du social – conditions de travail et environnement social-sur les autres causes de notre longévité.
Nos conditions de travail ont un impact primordial sur notre santé. Or avec l’âge notre force de travail se réduit et nous devons travailler davantage pour rattraper la productivité de nos collègues plus jeunes, en augmentant l’intensité de nos efforts. Les conséquences seront que travailler plus longtemps réduira « probablement » notre longévité d’une part et d’autre part, nous aurons travaillé plus pour un « bénéfice » moindre puisqu’en tant que prolétaire, la vie est le seul bien que nous possédons, et les libéraux ont l’intention de porter atteinte à notre unique richesse.
Un autre argument qui sera avancé est la cherté de notre système de retraite. J’aime la rationalité subjective des libéraux, je vais vous exposer quelques arguments rationnels et recevables pour les tenants du système économique actuel, mais qui restent subsidiaires pour la défense de notre système de retraites, de surcroît ils vous permettront de briller en société. Premièrement le coût de gestion de la CRAMA est bien inférieur à celui des fonds de gestion américains ou de tous les systèmes privés de retraite. Deuxièmement, il est plus sûr car il repose sur la production réelle et la solidarité intergenerationnelle -les actifs payent pour les retraités qui ont eux-mêmes cotisé pour la génération précédente- et non sur la spéculation. A ce sujet nous devons nous souvenir du scandale ENRON du début du siècle qui met en évidence l’inefficacité et la dangerosité du système de retraite par capitalisation.Toutefois, toutes ces arguties peuvent être écartées. L’argument essentiel reste que la production doit être assurée par chacun selon ses moyens afin de satisfaire les besoins de tous. Aujourd’hui cela signifie qu’avec plusieurs millions de chômeurs, le travail est trop concentré sur un nombre limité de travailleurs, ce qui autorise déjà nos aînés à partir encore plus précocement à la retraite que les 41 annuités demandées.
Aussi pour les retraites ne soyons plus sur la défensive en réclamant seulement le maintien de nos acquis mais en exigeant la baisse des annuités de cotisations retraites afin de mieux équilibrer la charge de production entre tous.
Malaventura Du Rôti
Article personnel d’un militant du syndicat de Bordeaux