Aller au contenu

HADOPI , NI YOUPI, NI GLA-GLA : BASTA !

Les bouffe-gallettes et autres têtes-de-veau ont planché cet été sur une nouvelle loi pour protéger ces pôvres créateurs qui se font piller sur internet à grands coups de téléchargements gratuits. La palette la plus vernie du show-biz a signé son soutient à cette loi inique1. Elle dit quoi cette loi ? Que c’est pas bien de télécharger gratos le denier film du Ducon ou l’album live de Tino Rossi à Bercy. Et que si le gars se fait prendre, on lui coupe tout net internet (on va quand même demander à un juge son avis, histoire de faire sérieux) mais il continue quand même à payer son fournisseur d’accès ! Autrement dit, les  « orange » et autres  « numéricable » continueront à se farcir l’oseille alors qu’ils fournissent l’objet du délit2 ! Beau renversement des rôles et étrange soucis de justice quand celui qui prend ce qu’on lui propose est coupable de vol  et quand le recéleur est non seulement protégé par la loi mais en plus s’en enrichit! Le but de cette loi est parait t-il de protéger le droit des créateurs à être rémunérés pour leur turbin. Et la comparaison est parfois osée dans la bouche des ces chantres de la propriété intellectuelle. L’un dit, à la télé, qu’à la boulangerie on achète son pain ; l’autre compare son travail à celui d’un artisan. Dans les deux cas, ils ont sans doute raison, mais comparer l’œuvre à la marchandise en dit long sur l’idée qu’ils se font de l’artiste ou du créateur. Il y a quand même un truc qui n’apparait jamais dans leurs discours : c’est le pognon dont ils se gavent à chaque film, à chaque disque. A noter que certains artistes se foutent complètement que l’on protège leurs « droits ». J’en connais même qui sont très fiers d’être téléchargés.
Certains clampins annoncent même que le téléchargement gratuit (TG pour aller plus vite) c’est la fin de la création. Mais dans leurs bouches, « création » a un sens très particulier : le formatage, l’industrialisation, l’enrichissement, la reconnaissance sociale. Et les producteurs altruistes en rajoutent : le TG c’est moins d’argent pour produire de nouveaux talents. Encore la fin de la culture qui pointe son nez ! On se tord de rire. Des milliers d’artiste émergent en dehors de l’industrie culturelle, des milliers de concerts se foutent d’internet, des créateurs créent. Parce que créer c’est résister, et l’inverse.
Alors dans un sens, le TG c’est peut être et tant mieux, la fin de la culture qu’on nous impose avec ses stars, ses modes préfabriquées, ces « découvertes » qui se font jeter dès qu’on en a pressé tout le jus ou tout simplement lorsque une « découverte » plus rentable arrive sur le marché. Comme tout outil, l’internet peut être bien ou mal utilisé : le marteau peut servir à planter un clou ou … un bourgeois (mauvais exemple…). Dans le cas présent le TG présente un atout très positif : si de l’avis de ces gens -foutre du show-biz ça peut précipiter leurs disparition au profit de l’émergence toujours renouvelée d’autres cultures, c’est tout bénef pour les bons bougres ! Téléchargez-les gratos : créer c’est résister mais résister c’est aussi créer ! Pour les complices de l’industrie culturelle et de l’état, gourmands d’argent et de gloriole, tant pis : qu’ils crèvent avec leurs maîtres !
Un militant de l’UL de Bordeaux